La série "Vanités" s’inspire de l’esthétique du « momento mori » chère au XVIIe siècle tout en incorporant les éléments du bestiaire.
La série "Vanités" s’inspire de l’esthétique du "momento mori" chère au XVIIe siècle tout en incorporant les éléments du bestiaire, un bestiaire un peu particulier puisqu’il s’agit de représenter des animaux morts, souvent réprouvés par la bêtise humaine. Qu’il s’agisse du rat, du renard ou de la pie, ces créatures bafouées et violentées mettent en scène des récits mythiques, bibliques ou apologétiques liés entre eux par un réseau de relations significatives. Les scènes sont souvent dérangeantes, ce qu’elles expriment l’est hélas plus encore.
Il fallait pour cela ne pas sombrer dans une morbidité complaisante en privilégiant plutôt le choix d’une mise en scène sobre et soucieuse de refléter une image poétique et allégorique des enjeux de la destinée humaine. Le parfum surréaliste qui les entoure obligera à dépasser les apparences pour entrevoir au bout du compte la face obscure des présomptions idiotes et des poses grotesques dont nous sommes si friands.
En effet, toutes ces créatures incarnent à leur façon "Le pélican qui pour les siens se tue »" de Clément Marot. Victimes innocentes et néanmoins sacrificielles, elles expriment à leur manière la folie, les travers, mais aussi les tourments humains. Dérisoires pour les uns ou symboles d’une nature bafouée et violentée pour les autres, elles paraissent, post mortem, encore capables d’interroger les finalités de l’existence humaine, mais aussi d’en souligner le caractère erratique et parfois funeste.
Chaque élément de ce bestiaire de 10 photographies met en scène un moment particulier qui in fine devrait inciter l’homme à plus de modestie, l’homme "ce roseau pensant" qui ne pense plus beaucoup quand il ne pense pas mal. Il faudra pour cela certainement dépasser le choc visuel du martyre pour se rendre compte qu’à travers leur sacrifice, ces êtres disent beaucoup de ce que nous sommes devenus. Ils tiennent là leur revanche...
> Tous les animaux mis en scène ont été trouvés morts dans la nature.
Exposition du 12 septembre au 6 octobre 2024 :
Jeudi de 16h à 19h
Vendredi de 15h à 19h
Samedi et dimanche de 14h à 19h